Chacun d’entre nous a eu l’occasion de témoigner de destinées exceptionnelles : grand banditisme, célébrités fulgurantes, infortunes spectaculaires, amours remarquables… Ces vies d’exception, qu’elles soient positives ou négatives, ont en commun de pouvoir servir de support à un film grandiose, et certaines ont d’ailleurs été portées à l’écran.
D’une manière plus banale, la vie de certaines personnes semble n’être faite que de difficultés et d’obstacles, les obligeant à se battre en permanence pour exister ou simplement survivre, tandis que pour d’autres, la vie paraît sourire en continu et leur offrir le succès dans toutes leurs entreprises. Il est souvent facile de comprendre qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Certains ennuis sont la conséquence directe de comportements inadéquats, tandis que d’autres succès peuvent être attribués aux moyens que l’on se donne pour les atteindre.
Nous avons également tous pu observer que les plus malheureux ne sont pas nécessairement ceux qui se plaignent le plus. Il arrive aussi qu’il soit difficile d’envisager que quelqu’un puisse créer son propre malheur, surtout lorsque cette personne se donne les moyens de lutter contre ses difficultés. La vie semble alors s’acharner à détruire systématiquement le peu de positif qu’elle cherche à construire, comme si le bonheur se dérobait sans cesse à la dernière minute, ce qui peut susciter un cri d’injustice.
On pourrait en conclure rapidement que la vie est inéquitable, que les dés sont pipés ou que les cartes sont truquées. Cependant, affirmer « Je n’ai pas eu les bonnes cartes » est une conclusion de joueur occasionnel. Les grands joueurs de poker savent que, au fil de leurs parties, ils verront passer toutes les cartes du jeu et qu’il leur appartient d’en tirer le meilleur profit à chaque fois.
Car l’inégalité ne réside pas dans les cartes que l’on reçoit, mais dans l’apprentissage des règles du jeu pendant l’enfance.
Extrait du livre Scénario de vie gagnant de Christel Petitcollin.